Mali : le fonds d’investissement à impact d’Edmond de Rothschild mise sur l’agrobusiness

05/10/2019

Moringa, le fonds d’investissement à impact du groupe financier Edmond de Rotchschild, mise sur l’agrobusiness au Mali. Il a acquis 46% de Sobema, un transformateur local de boissons. Outre le marché local, cet investissement qui entend se focaliser sur le Bio vise l'approvisionnement des marchés européens.

La Société des boissons et eaux minérales du Mali (Sobema) accueille un nouvel actionnaire, Moringa, le fonds d'investissement d'impact du groupe bancaire franco-suisse Edmond de Rothschild, spécialisé dans les projets agroforestiers en Afrique subsaharienne et en Amérique latine. En effet, Moringa a acquis 46% des parts de Sobema, un transformateur local de boissons actif depuis six ans et qui produit de l'eau minérale, des jus de fruits et diverses boissons.

« La mangue du Mali est réputée sur les marchés »

Dixième investissement de Moringa depuis son lancement en 2013, ce n'est cependant pas le premier investissement de fonds l'agrobusiness malien. En janvier dernier, Moringa acquérait 40,3% dans la Compagnie malienne de fruits (Comafruits), un producteur de purée de mangue Bio et conventionnelle.

« Le Mali n'est certainement pas un pays évident en matière de sécurité, néanmoins, nos opérations sont dans le sud du pays, qui est plutôt une zone plus préservée. Malgré tout, le Mali est un marché intéressant, car nous y travaillons dans la mangue bio et la mangue du Mali est réputée sur les marchés. C'est donc une origine intéressante », explique à La Tribune Afrique Clément Chenost, cofondateur et directeur de Moringa.
Si les termes de cette transaction accompagnée par le cabinet Okan en tant que conseiller financier ne sont pas dévoilés, Moringa entend ainsi financer l'extension des activités et l'élargissement de la gamme de produits de Sobema. D'autant plus qu'au sud du Mali, Moringa identifie un fort potentiel pour la production de jus. « C'est une zone enclavée. Elle importe tous ses jus de l'extérieur et parfois à des prix très élevés. La production locale présente donc un potentiel de marché. C'est pour cette raison que nous avons réalisé ce deuxième investissement », argue Chenost.

Le fonds d'impact d'Edmond de Rothschild se réjouit de pouvoir s'appuyer sur « un partenaire robuste », Dino Ballestra, un entrepreneur italien qui, après avoir exploré l'agroalimentaire européen, a déposé ses valises au Mali. Fondateur de Sobema et de Comafruits dont il a confié la gestion quotidienne au Malien Amadou Ba, Ballestra a pour objectif de tirer parti de l'immense potentiel de la mangue malienne. Une filière que le pays essaie d'industrialiser ces dernières années, dans un contexte de défis logistiques, entre autres.

Pour rappel, Edmond de Rothschild a, il y a quelques années, lancé sa plateforme de Private Equity, regroupant plusieurs fonds d'investissement dont le célèbre Amethis, fonds généraliste dédié à l'Afrique et lourd de plus de 725 millions de dollars. Moringa, quant à lui, fait partie de ses fonds spécialisés.

Doper l'export vers l'Europe

En Afrique, Moringa est pour l'instant actif à l'ouest du Continent. Outre ces deux investissements au Mali, le fonds est également sur une opération dans la noix de cajou bio au Bénin, dans le jus bio au Togo où il exploite majoritairement l'ananas et dans l'huile de palme bio au Ghana. Et jusqu'à nouvel ordre, Moringa compte se focaliser sur cette partie du Continent. Chenost évoque notamment la nécessaire émergence de leaders régionaux dans l'agriculture et la transformation de produits bio, mais vise aussi l'export vers le marché européen.

« Cette zone est particulièrement intéressante et prometteuse pour le bio, car, en comparaison d'autres pays, explique Chenost, les sols sont moins contaminés par des produits chimiques. C'est également un marché bien positionné pour l'Europe parce qu'en termes de logistique, l'Afrique de l'Ouest est géographiquement plus proche de l'Europe que l'Asie et l'Amérique latine d'où vient l'essentiel de ces produits importés en Europe aujourd'hui. En matière de produits tropicaux, elle nous semble être la zone plus naturelle et intéressante ».
 Afrique.latribune.fr


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